1989

lundi 13 octobre 2014 Commentaires fermés sur 1989

Cete année là, Suzanne Aigrain, alors âgée de 10 ans, offrit 10 poèmes et l’auteur de ce blog 17 à M. pour son anniversaire

1

  petite chataigne
déguisée en hérisson
mon festin d'automne

2

   rubans multicolores
dans les cheveux des étoiles
      aurore boréale

3

la fleur de cerise
s'envole,
petit oiseau-mouche
parmi les perroquets,
fleurs des dieux

4

tu as dans tes yeux
la banquise bleue
husky

5

comme un enfant pris en faute
  tapi dans le champ de blé
    léopard dans la savane

6

muguet
sur ta tige fragile
symbole des jours heureux !

7

tache brune
ombre furtive
l'hermine en chasse

8

feuilles éparpillées
sur le bureau
l'élève est absent

9

immensité brûlante
brillant sous un soleil
de sentiments
le cœur

10

voiles en folie
le vent souffle
sur la corde à linge

1

la peau tremble
comme la feuille attend
               le vent
immobile

2

souffle
le vent le retient
l'onde l'annonce
oh, ne devance pas
           le temps

3

qu'est-ce qui relie donc
      la fleur à l'odeur
ce n'est pas l'air
c'est la main qui se fait
             papillon

4

à chaque goutte du
      temps qui passe
le ruisseau lui ressemble
               plus

5

une chevelure d'écailles
peignée par le courant
est-ce poisson
        ou reflet ?

6

deux chiens de porcelaine
ne se regardent pas
            forcément

7

le vol de l'oiseau se fait
     soudain plus rapide
pour rattraper le mot
     trop vite lancé
 peine perdue

8

même tenue par la plus
     petite brindille
la branche se courbe
pour livrer ses cerises

9

la neige sur le plateau
         d'altitude
plus d'horizon
un gouffre ou le bord
       d'un lit

10

l'enfant que regarde l'autre
                  enfant
trois battements de paupière
pour un sourire

11

un dessin de maison
         grandeur nature
le regard de l'animal y
               habite
enfermé dehors

12

celle qui voit le chamois
            et l'isard
où d'autres n'ont que
                pierres
quel salut lui font-ils ?

13

par un geste
pied courbé
lèvre
accolade des mots
le soir est une vitre

14

une brassée d'ancolies
la main qui les tiens se
                  courbe
flamants bleus

15

cinq piques de chataigne
un cri dans le pré
gouttelette de sang sur
     une main d'enfant

16

que s'est-il passé
noir et blanc mêlés c'était
             un chat
s'est-il fait oiseau pour filer ?

17

attraper la colline
   à coups de langue
l'œil y fait un escalier
d'aquarelle verte

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