atelier de bricolage littéraire

Après quelques travaux de construction, l’usine à remixer les saucissonnets est maintenant opérationnelle et n’attend plus que vous. Elle a été placée sur une page fixe de ce blog. Vous pouvez aussi accéder aux saucissonnets de base qui forment la matière première du remix.

Si vous détectez des bugs, merci de me les signaler.

Lorsque les lecteurs de ce blog auront eu l’occasion d’explorer les possibilités offertes, je publierai un texte détaillant l’approche des saucissonnets. J’y discuterai les raisons de revisiter la poésie générative sous la forme du remix un demi-siècle après les cent mille milliards de poèmes.

Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Regard

sous la plaque sourd vif le ruisseau caché | caracolant dans les feuilles de lune | un instant reflété | ce ruisseau trois fois rien me brûle | incandescence présent sans fin

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Feuillet de style

interface peau d’écran désincarnée | pour te vêtir corporelle lascive | de tes mots de ta chair | où trouver leur commun squelette | feuillet de style pour ton corps nu

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C’est sur un banc près de l’entrée du parking Ledru Rollin. Il a des dizaines de livres, en lit et en offre certains aux passants qui lui en donnent aussi.

Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

L’homme livres

bibliothèque bric-à-brac branlant chariot | matin venu l’homme livres se pose | sur un banc inchangé | et la nuit où donc son refuge ? | il tend volumes à nous passant

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Assimilation

fluette troupe d’avertis globalisés | vagabondant par les ruelles poreuses | un par un la cité | les dilue les séduit les pille | inextinguibles sa soif sa faim

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Syncope

étouffante pesanteur et temps haineux | cœurs trimballés par l’errante histoire | nos amours suspendues | notre temps figé en syncope | intermittence de la pensée

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fleur manquante au jardin de l’écrirlir / réelle trop la numérique tristesse / nous avons de ses mots / tant appris la beauté du simple / le savait-elle ? quelqu’un dit non

Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Inquiétude

visiteuse inquiétant au soir l’enfant | que fais-tu là importune menace | apeurant son regard | il nous faut t’écarter te perdre | au labyrinthe de nos récits

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Baillon

chevelure embrouillée et regard nu | déchiffrant mon syllabaire sauvage | comme s’il parlait haut | m’intimant un baillon si tendre | comment me taire ? comment ne pas ?

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Migraine

une rivière sang pulsé affluent brutal | en tourbillons tyrannise ma tempe | lave-moi vide-moi | éteins-moi de douleur migraine | dans ton étreinte je vais m’enfuir

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Aiguillages

aiguillages de nos vies, branches cachées | chemins perdus où repoussent les herbes | vos récits ignorés | infiltrent dans nos mains une troupe | intarissable de mots non dits

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Eveil

amoureuse émergeant de longue nuit | ensommeillée cheveux vagues s’étire | mêlant draps et son corps | le matin éperdu déferle | en brasse coulée cordon défait

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Croqueuses

cambrée grande dessinant tresse sans fin | un banc plus loin une main brune esquisse | le tronc nu d’un ormeau | noir brillant au pinceau de Chine | jardin des plantes reflet sang noir

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Obscurité

promeneuse surgie dans l’obscurité | sans cri sans mot frénétique étreinte | t’ai-je donc appelée ? | dors idiot calme ton attente | rejoins son rêve paix paix mon corps

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici. Celui-ci mérite une autre forme d’explication. Depuis le début de l’hiver, des familles roms dorment dans la rue quartier Bastille-Faubourg Saint-Antoine. Dans la journée, ils sont en général à des endroits différents. La plupart du temps, ils ne demandent pas d’argent. Rien à voir avec des camionnettes de réseaux organisés qui déposaient le matin de très jeunes femmes avec un bébé pour qu’elles mendient devant les distribanques. Maintenant, c’est un couple, toujours jeune, un à trois enfants. Personne ne leur parle. Si froid ou pluie ils s’entassent et s’abritent dans des cabines téléphoniques. Leurs gestes sont attentifs les uns aux autres. D’après cet article de Libé en août dernier, ils sont arrivés directement de Roumanie, sans passer par les camps informels de la périphérie. On ne sait pas ce qu’ils attendent ou espèrent.

Pas de chance pour l’indifférence, elle semblait venue d’une lointaine contrée visitée par Alexandre, et lui visage d’antique douceur. Aller leur parler ce soir, mais dans quelle langue, peut-être comprennent-ils un peu d’italien ?

Roms

dix sept elle, vingt ans lui, l’enfant dormant | lui tend sa main au coin d’une fontaine | elle me dit donne-leur | revenant cette fois trois pièces | l’indifférence pas pour ce soir

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Ping-pong

sur la table de ping-pong tout en béton | vingt sacs posés dans le square vingt jeunes | dix et dix en deux ronds | ados en symétrie parfaite | pour pouvoir dire qu’ils sont vivants

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Rentrée

tapis d’herbes, jeux d’enfants, jour de rentrée | sacs papier craft pour que cadres déjeunent | allongés écartés | maladroits, yeux fixés sur l’autre | ils se retiennent, mais de quoi donc ?

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici. Celui-ci est retourné à l’atelier pour réparation d’une erreur.

Masque

masque vide d’avatar anticipé | entre chapeau, chevelure et lèvres | à quoi donc penses-tu ? | mon reflet capturé hésite | va t-il le peindre ou bien l’ôter ?

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Rappel, l’explication du pourquoi et comment des saucissonnets est ici.

Dormants

œil si proche qu’il ne peut lire ta peau | souffle léger, rivière de ta bouche | pétition à la nuit | qu’un instant nous mêlions nos rêves | bercés par l’onde de nos deux sangs

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Baillons

invisible sommation frappant nos mots | gardien du temps, murmurante clepsydre | que fais-tu de nos cris ? | quels baillons séparant nos bouches ? | combien de lunes sans nous parler ?

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