d’abord parler aux vagues
leur dire de venir
parfois rétives
puis toujours
obéissantes
tendre le seau
pour recueillir l’offrande
quelques pas en arrière
et verser une libation
sur le reflux mousseux
répéter mille fois
gestes rythmés par
l’horloge marine
inlassables et doux
mots indistincts
de contentement
d’être une pièce
dans le grand être du monde
plus rien n’existe
si les vagues grandissent
elles l’emporteront
mais oseraient-elles
pense le gardien
il mine mentalement
le geste de le rattraper
soudain il se retourne
juste un regard
mais non bien sûr