Course 2 – De l’hôtel Peninsular au fort de Montjuïc et retour

dimanche 28 octobre 2012 Commentaires fermés sur Course 2 – De l’hôtel Peninsular au fort de Montjuïc et retour

L’hôtel Peninsular est un « une étoile » dans ce qui reste du Barrio Latino. On y trouve ce qu’un palace ne peut vous offrir : l’absence de télévision, un patio splendide et décati, des chambres sans fioritures au sol de tomettes. C’est un point de départ comme un autre.

patio de l'hôtel Peninsular (cliquer pour autre vue)

Tourner à droite en sortant. Passer la première place, celle de la Cinémathèque catalane, des concerts de rap et des prostituées. Chercher le visage de Charo la compagne de Pepe Carvalho dans les livres de Manuel Vasquez Montalban.1 A la seconde place, tourner à gauche`dans la Carrer de l’Om et se diriger vers la mer. Le parcours urbain est peu propice à la course. Au bout de la rue, tourner à droite et rejoindre l’avenue Drassanes qui mène à la Plaça de Colom. Le découvreur des autochtones américains est debout sur son obélisque, le bras tendu vers Gibraltar. Se rappeler que pendant son second voyage, il initia leur mise en esclavage, les tortures et massacres, mais qu’il ne se doutait sans doute pas que les épidémies en tueraient encore bien plus. Là prendre le passeig de Josep Carrer. Contourner la plaça de la Carbonera et continuer sur le trottoir de droite du passeig de Josep Carrer. Les malheureux se trompant de trottoir se retrouveront rapidement du mauvais côté de diverses autoroutes infranchissables. L’idée est de longer la colline de Montjuïc sans route entre vous et elle. A un moment, commence l’un des plus beaux parcours de course urbaine que je connaisse.

En regardant à gauche, envisager voyage en ferry pour les Îles Baléares. Un faux plat vous amène au pied des jardins tropicaux Costa i Llobera. Ne pas céder à la tentation d’y entrer, ce sera pour la prochaine fois. Trottoir de gauche, baisser la tête pour éviter les feuilles pointues des palmiers. Première épingle à cheveux. Passer sur le trottoir de droite. Un petit kilomètre de montée assez vivifiante. Eviter de s’engouffrer dans le tunnel interdit aux piétons. On arrive sur l’esplanade de Miramar devant l’hôtel du même nom. Premières vues sur la ville, la mer et les collines.

Repérer la fontaine où reremplir sa bouteille en descendant. Continuer en montant 200m sur l’avinguda de Miramar, et tourner à gauche dans la Carretera de Montjuïc. Ca monte sec jusqu’au téléphérique, et encore plus jusqu’au fort. Utiliser les rampes pour handicapés. Le coureur vieillissant en est un. Mais la récompense est proche, tout autour du fort. Passer la passerrelle, entrer dans le porche, prendre à gauche comme on nous instruit de le faire.

le vrai port de Barcelone

La mer et surtout le port industriel.

Tourner autour au fort. Passer devant la maison aux fenêtres vides qu’ils sont en train d’aménager. Imaginer que ce sera une résidence d’auteurs. Ne pas y compter.

jusqu'à la mer

Et là, maintenant pouvoir s’arrêter pour contempler les vues sur la ville, à perte de vue jusqu’aux collines, jusqu’à la mer.

texture de ville

La ville comme une texture qu’on pourrait plaquer partout.

le fort comme un écrin

Au passage, penser qu’on pourrait s’arrêter au bout des douves, s’asseoir à côté d’eux. Mais redescendre quand même. En repassant à l’esplanade, remplir la bouteille d’eau.

la ville encore

Regarder une fois encore la ville. Se maudire d’avoir laissé l’appareil avec grand angle à l’hôtel. Redescendre sur le plancher urbain. Les muscles s’endolorissent. Traverser les rues, revenir à l’hôtel. Reprendre la clé. Monter. Pas d’eau chaude au 5ème étage, on vous avait prévenu, c’est un une étoile.

capuccino

Se dire qu’on mérite un cappucino artistique.

  1. Charo officiait autrefois à Barceloneta, dont il ne reste presque plus rien depuis les travaux pour les jeux de 1992, cf. Le labyrinthe grec, écrit pendant ces travaux et son épigraphe de René Char : Mais l’angoisse nomme la femme / Qui brodera le chiffre du labyrinthe. []

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