grand fondu au blanc rideau des paupières corps abandonnés filant kilomètres
neuf mille neuf cents quinze par minute terme du décompte les embrassements
Les quatrains de l’ère Tang (7-8e siècle chinois) dits de style moderne dont je m’inspire dans cette série étaient parfois utilisés séparément, mais aussi sous forme de huitain composé de deux quatrains (lüshi) ou de huitain suivi d’un certain nombre de distiques (jueju ou poème règlé long)1. Chaque vers était composé de 5 ou 7 caractères, caractères qui à l’époque représentaient une idée ou action qu’il faut souvent deux mots pour traduire en français. De ce fait les traductions de ces poèmes ont souvent 10 ou 12 syllabes par vers, bien qu’on les appelle pentasyllabiques ou heptasyllabiques. Ma réinterprétation ne prétend pas à une impossible fidélité aux poèmes Tang, si ce n’est en ce qui concerne les 5 ou 7 syllabes et l’absence – sauf exception – de verbes.
- Voir l’introduction par Dominique Hoisey de sa traduction de poèmes de Li Bai, Sur notre terre exilé, Orphée / La différence, 1990. [↩]