atmosphère atrophiée d'une terre lointaine nos émotions s'étiolent dans l'air raréfié la matière brute du sol proche nous porte un trouble terrestre serrant nos corps réunis l'aurore stellaire en brume fugitive beauté évaporée ravivant nos émois
Le sextain est un sizain (ou sixain), c’est à dire un poème de six vers, ici vaguement alexandrins1. Mais c’est un sizain qui emprunte à la sextine, cette géniale invention du troubadour Arnaut Daniel fondée sur un mécanisme de rotation. Là où la sextine installe une rotation des rimes au sein des strophes, ce sont ici des mots au sens semblable ou contraire qui tournent au sein des vers. Oskar Pastior a été plus loin en faisant tourner les phonèmes ou syllabes dans ses mini-sextines. Je me permets quelques libertés dans l’application de cette contrainte, lorsque ce n’est nécessaire à la pertinence poétique qu’elle est supposée servir.
- Je prends quelques libertés avec les césures. [↩]