François Bon | Objets du rock

vendredi 7 septembre 2012 § 2 commentaires

C’est François Bon qui bricole ici pour ces vases communicants, et c’est peu dire que je suis ému de l’y accueillir, et tout autant de squatter le tiers livre avec mes scènes de l’écrirlir numérique. Grâce au travail de Brigitte Célérier, vous pouvez accéder à la liste de tous les vases communicants de ce mois.


Objets du rock

Se demander où sont passés, se demander qui est propriétaire de. Où rangés. Et simplement si conservés.

L’écharpe de cachemire de Jimi Hendrix, qu’on voit sur les photos, dans la vie civile.

La bague tête de mort de Keith Richards (ça c’est lui qui l’a).

Un des médiators rigides Herco de Jimmy Page au tout début.

Les boots noires toutes lisses des quatre Who sur les premières pochettes de leurs 45 tours.

Le gong de Pinkfloyd sur la pochette d’Umma Gumma.

Le micro Neumann antédiluvien que John Lennon promène toujours avec lui, avec deux fils dénudés qu’on raccorde.

Brian Jones et ses jouets

La Ford Zephyr qui fut la première voiture de Brian Jones, et sa guitare mando Mark III si elle était dans ce qui fut volé chez lui au surlendemain de sa mort, affaire jamais éclaircie.

Le fauteuil d’occasion et râpé, mais vieux cuir et accoudoirs, que Bob Dylan achète pour meubler sa première piaule à New York (plus un électrophone, un téléviseur et sa première machine à écrire).

La mallette d’aluminium anodisé que Chuck Berry promène indissociablement de sa guitare, exigeant d’être payé cash avant le concert, est-ce la même depuis le début.

La couleur pourpre qu’affectionnait Elvis, et les décorations nacre de sa Gibson Jumbo.

La contrebasse acoustique derrière Buddy Holly, les grosses lunettes à monture d’écaille d’Eddy Cochran.

L’époque des batteries à double grosse caisse.

Le fer à souder et l’oscilloscope de ce jeune type travaillant pour la marine anglaise, bricolant pour Jimmy Page la première pédale wah-wah, et c’est qui envoie le type à Hendrix.

Les lunettes noires à verre correcteur de Bob Dylan, et nous achetons tous à notre tour des lunettes noires sans savoir que, lui, c’est à cause de la myopie.

Quand est venue la mode des boucles d’oreille pour garçons.

Le jour que John Bonham, batteur de Led Zeppelin, offre à sa mère de nouveaux rideaux de cuisine et lui demande de lui tailler un caftan avec le tissu des anciens, verts à fleurs.

Les plumes dans la coiffure de Janis Joplin, et comme ça va avec son rire.

L’étui à guitare qu’Eric Clapton a récemment fait tailler chez Hermès, exigeant q’il soit en crocodile d’une seule pièce (il a fallu une bête de quatre mètres), et les difficultés qu’il a faites pour payer parce que le poids spécifié était dépassé de quelques centaines de grammes.

Savoir si Tina Turner a conservé quelque part ses tenues de scène avec la date ou l’année, détacher un morceau de lamé.

Parmi les numéros de Rock’n Folk de 1968, celui qui proposa un poster du groupe français les Variations, réécouter une fois Marc Tobaly et savoir ce qu’il est devenu.

Les écorchures au genou d’Angus Young, d’AC/DC, encore en culottes courtes à cinquante ans passés.

Le petit bonnet de laine de The Edge, U2, et cette fois qu’à Beaubourg je le suivais à deux mètres : personne ne s’apercevant de qui c’était.

Bruce Sprinsgteen - Extrait du coffret The Promise: The darkness at the edge of town

Accompagner Bruce Spingsteen un jour qu’il s’achète ses chemises à carreaux.

Les bottlenecks qui servent à George Thorogood les a-t-ils tous gardés, les range-t-il dans une boîte en bois, sur une étagère, dans un tiroir ou un un sac ?

Savoir si Chrissie Hind a un objet fétiche et lequel  ?

Un peigne à barbe de n’importe lequel des ZZ Tops, ils doivent bien en emporter au moins un dans leurs tournées.

Un foulard que Jack Casady s’enroulait sur le front, au-dessus des lunettes de soleil, et qui semblait contribuer au son de sa basse.

Quelque chose des Clash, n’importe quoi, une chaussure.

Un tube de rouge à lèvres ayant servi à Robert Smith et abandonné dans une loge.

Les lunettes fines et sérieuses de Lou Reed.

Les pins guitare électrique qu’on se mettait à la boutonnière.

Un des carnets avec ratures et dessins de Jim Morisson.

La tristesse de ces ventes aux enchères, au bénéfice d’œuvres de charités, ou messieurs dames les artistes se débarrassent de ce qu’ils ont touché.

Le diamant que Mick Jagger s’était installé dans une incisive, et qu’il a fait retirer ensuite – il paraît qu’il avait essayé d’abord avec un rubis, mais tout le monde croyait qu’il lui restait un petit morceau d’épinards d’après le repas.

Le dossier lettres recommandées, huissiers, avocats, contentieux de John Fogerty dépossédé à jamais de ses droits sur l’immense Creedence Clearwater Revival.

La cymbale qu’un type a piqué sur la tombe de John Bonham, et aller la remettre.

Et que tout ça je l’ai quand même, la preuve : je le nomme.

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§ 2 réponses à François Bon | Objets du rock"

  • JB dit :

    Moi c’est le piano d’Erick Satie dont je me suis toujours demandé ce qu’il était devenu. Pas vraiment un objet rock… quoique…

  • F Bon dit :

    mon propre frangin aurait pas dit mieux… je connais mieux Eric Burdon… !

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