pendant que saluons preux et victimes que fait-on aux jeunes sous nos yeux atones ?
Écrit pendant la cérémonie à la mémoire de Jean-Louis Steinberg. Avant de m’attribuer quelque point Godwin, sachez que le parallèle fait ici est mûrement réfléchi : il repose sur l’analyse que la montée des processus de fascisation et celle du nazisme n’ont pas consisté en une conversion massive de populations entières à l’autoritarisme, au racisme et à la haine de l’autre, mais bien en une intimidation, puis une terrorisation et une annihilation de ceux qui voulaient s’y opposer et portaient des alternatives. Un système de pouvoirs nationaux et européen qui organise une situation où entre 500 et 1500 personnes meurent par semaine en Méditerranée, où des populations entières sont suspectes et stigmatisées, où le meilleur de la jeunesse, c’est à dire sa sage révolte, est réprimé avec mépris et délectation mérite bien plus que les quelques mots que je jette à sa face.