C’était il y sans doute 25 ans. Devant un bar d’une petite ville des Pyrénées, deux hommes se battaient. L’un semblait semblait avoir le dessus et cognait à répétition la tête de l’autre sur le trottoir. Terrorisé qu’il le tue ou le blesse gravement, j’intervins pour calmer le jeu. En environ 30 secondes, ils se mirent d’accord pour castagner en chœur le pertubateur qui prétendait les empêcher de régler leurs comptes. Je n’ai pas perdu cette habitude de tenter d’aider au dépassement de désaccords entre amis, mais maintenant, je mets mon casque d’avance. Donc, sachez le bien, j’ai la même sympathie pour ceux qui tentent d’organiser les pratiques non marchandes comme une sphère autonome et pour ceux qui veulent explorer toutes les façons de rendre ces pratiques soutenables, y compris par une articulation directe avec des activités commerciales.
Je voudrais ici défendre une thèse simple… aux conséquences complexes : dans l’écosystème d’écriture numérique, nous avons besoin de l’exploration simultanée de modèles qui autonomisent complètement la sphère non marchande et de modèles qui l’articulent avec l’édition commerciale. Là où les conséquences sont complexes, c’est qu’il s’agit bien de deux modèles de développement de l’écriture numérique, qui peuvent entre en tension l’un avec l’autre, mais qui partagent des valeurs communes qu’il est important d’expliciter : » Lire la suite «