Printemps généralisé

samedi 22 juin 2013 § Commentaires fermés sur Printemps généralisé § permalink

Ceci est le douzième texte de la série Vacance. Ni histoire, ni prédiction, ces textes accompagnent la naissance des néotopies à la façon d’un contrepoint.


Le printemps pourri fait place à un début d’été mitigé. Cependant, considéré sur une période plus longue, le printemps est généralisé. Il a cessé d’être une saison, c’est devenu un concept. Il y en existe de partout. La confusion la plus noire régne. A cause des faux printemps et des vrais printemps que certains considérent comme faux. Les faux printemps c’est quand des fanatiques des pétards financés par des nababs se rejouent la cérémonie du thé. Ou quand de bonnes familles aux enfants proprets mis en transe par des comiques qui ne le sont pas servent de régiments à des églises en perdition. Les faux printemps sont faux comme printemps, mais tout ce qu’il a de plus vrais comme régressions politiques. Là où ça devient compliqué c’est avec les vrais printemps qui ne rentrent pas dans les cases.

En fait on ne les comprend pas parce qu’ils ressemblent au printemps de notre jeunesse, et sa jeunesse, où même celle de ses parents, c’est ce qu’on comprend le moins. Ce sont des révoltes de ceux qui ont assez pour comprendre qu’on les prive d’un possible. Un rien les allume, quelques plantes, le prix d’un trajet ou d’un repas immangeable, mais c’est plus dur de les éteindre. Il y a aussi ce qui est important, la lutte contre les jeux du cirque et du marché, contre le contrôle des cerveaux et des comportements, pour le libre passage des langues et des corps. La lutte aussi contre l’enfermement dans des alternatives bouchées. Ce sont des mouvements qui ne veulent pas gagner au prix de se perdre, notamment dans la violence. Tous les fossiles de la politique tentent de naviguer sur la vague ou de l’utiliser à leur profit. Mais ils n’embrassent qu’une fumée.

Les printaniers sont sages et même très sages. Ils refusent d’être instrumentalisés. Mais la sagesse demande à être partagée. Le malheur qui guette nous viendra de ceux qui n’écoutent pas. S’ils s’y obstinent, ils peuvent bloquer tout et forcer la violence. La violence ne plaît qu’aux martyrs et aux dictateurs. Nous nous en passerions bien. C’est une belle chienlit de retour, dépouillée de ses illusions et défiante d’elle-même.

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