lavez, lavez la literie du songe et la litière du savoir : au coeur de l’homme sans refus, au coeur de l’homme sans dégoût, lavez, lavez, ô Pluies !
Saint-John Perse, Pluies VII
Mange, ma douleur ! Dévore mon ventre, c’est là que boxait le kangourou du désir. Il doit encore se cacher quelque part, chasse, mange-le ! Mange les mots, les pires, ceux de la douceur et de la tendresse. Ceux qui font croire qu’il y autre chose au bout que la douleur. Ce sont tes ennemis, les vaisseaux des espoirs déraisonnables. Prends-moi aussi les autres, ceux même que j’écris. Cache-les d’abord puis détruis-les. Mon esprit faible s’en servirait pour espérer. Ne laisse rien traîner, nettoie tout. Ça ne suffira pas, éradique mes pensées, va ma douleur, va sans relâche. Méfie-toi même de mes pleurs, il s’y cache encore de l’espoir.
Superbe. Ça me touche beaucoup cet appel à la douleur.
la douleur comme ultime réalité, la seule réalité, qui dépasse toutes les autres, les efface. avant-goût du désir de mort.